Alors que je pousse la porte de la boutique de Cécile, à Montigny, je suis surprise de la vivacité dont elle fait preuve. J’ai peine à la suivre du regard, mon appareil aussi. De la boutique à l’atelier de démontage il n’y a qu’un pas, et c’est piquée du même enthousiasme que je l’y rejoins. Elle est alors à l’oeuvre autour d’un vieux fauteuil Voltaire. Elle crante, pique et cloue, jouant des ciseaux et du marteau avec une grande dextérité. Il faut dire qu’elle a grandi avec ce métier… elle m’explique que très jeune déjà elle se rêve tapissière. Dès l’âge de 16 ans, elle obtient son CAP, puis son Bac Pro et se voit quelques années plus tard confier la responsabilité d’une boutique et d’un atelier en région parisienne. C’est finalement en Normandie qu’elle officie désormais, du haut de ses 19 années d’artisanat. Nos babillages terminés, nous prenons congé de Voltaire et passons à l’étage. C’est devant sa machine à coudre qu’elle s’installe mais, loin de se satisfaire du confort de son assise, elle reprend ses allées et venues de la machine à sa planche à découper, de son plan de travail à son aiguille. De ce moment je retiendrai l’épanouissement communicatif de Cécile qui durant ces quelques heures m’a permis de mettre en images, le bonheur de travailler de ses mains.